1. MICI et SII sont la même chose
C’est faux. Si les MICI et le syndrome de l’intestin irritable (SII) ont beaucoup de symptômes en commun, tels que les crampes et les douleurs abdominales, il s’agit bien de maladies distinctes.
- Les MICI sont des maladies chroniques se manifestant sous forme récurrente et affectant le tractus gastro-intestinal, caractérisées par un processus inflammatoire qui requiert un traitement à vie.
- Le SII est l’affection gastro-intestinale la plus fréquemment diagnostiquée. La muqueuse intestinale n’est généralement pas enflammée dans ce cadre. Il s’agit plutôt d’une maladie symptomatique définie par la présence de douleurs ou d’inconfort abdominal, entraînant des modifications du transit intestinal, en l’absence de toute autre maladie pouvant causer ce type de symptômes.
2. Les MICI ne touchent que le tractus gastro-intestinal
Malheureusement, c’est faux. Les MICI peuvent être associées à plusieurs manifestations extra-intestinales telles que d’autres maladies chroniques à médiation immunitaire, telles que l’érythème noueux ou la spondylarthrite ankylosante. De plus, les patients atteints de MICI présentent un risque accru de développer des complications, telles que l’ostéoporose, la thromboembolie veineuse et des maladies cardiovasculaires.
3. Je vais devoir me faire opérer
Ce n’est pas le cas de tous les patients. Dans les faits, environ 20% des patients présentant une colite ulcéreuse auront besoin d’une opération au cours de leur maladie et près de la moitié des patients atteints de la maladie de Crohn auront besoin d’une opération dans les 10 ans qui suivent le diagnostic.
4. Je ne peux pas tomber enceinte si j’ai une MICI
C’est faux. Les femmes atteintes de MICI peuvent généralement tomber enceintes. Il n’existe aucune preuve indiquant que la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn inactive ont une influence sur la fertilité. Toutefois, une maladie de Crohn active peut avoir un effet négatif sur la fertilité.
- Si la conception a lieu au cours d’une phase inactive de la maladie, le risque de rechute est le même que celui d’une femme qui ne serait pas enceinte.
- Si la conception a lieu pendant une phase active de la maladie, le risque d’activité persistante de la maladie pendant la grossesse est accru.
Il est donc recommandé de s’efforcer d’atteindre une rémission avant d’essayer de concevoir un enfant. On considère que la plupart des médicaments utilisés dans le traitement des MICI présentent un risque faible pendant la grossesse.
Il est recommandé aux femmes enceintes et aux patientes qui désirent débuter une grossesse de consulter un gastroentérologue pour discuter du traitement et/ou de son adaptation.
5. Les MICI sont causées par mon alimentation et je peux soigner ma MICI en suivant un régime alimentaire particulier
Ces deux affirmations sont incorrectes. L’étiologie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin reste incertaine, mais le régime alimentaire seul n’est pas à l’origine des MICI. C’est plutôt l’association d’une prédisposition génétique et de facteurs de risque environnementaux tels que le régime alimentaire, la pollution, le stress, les infections, le tabagisme et l’utilisation d’antibiotiques, qui joue un rôle dans le développement d’une MICI.
Il n’existe pas de régime alimentaire spécifique destiné aux personnes atteintes de MICI active, que l’on pourrait recommander en général pour tendre vers une rémission; les patients devraient toutefois bénéficier de recommandations individuelles en matière de nutrition, fournies par un(e) diététicien(ne) ou un(e) nutritionniste, sur la base de leur situation personnelle, dans le cadre d’une approche multidisciplinaire. Les patients atteints d’une MICI en phase active devraient se soumettre à un dépistage de la malnutrition et bénéficier de conseils diététiques en cas de malnutrition.
Aucun régime alimentaire ne permet de soigner une MICI; toutefois, une alimentation pauvre en FODMAP apporte de bons résultats en réduisant les symptômes gastro-intestinaux chez les patients présentant une MICI inactive.
6. Je vais devenir incontinent(e)
Ce n’est pas nécessairement le cas. Entre 24% et 74% des patients atteints d’une colite ulcéreuse peuvent en effet faire l’expérience d’une incontinence fécale. Toutefois, seuls 9% souffrent d’incontinence fécale régulière, et une rééducation de la musculature du plancher pelvien a permis de réduire l’incontinence fécale chez 80% des patients atteints de MICI inactive.
7. Si j’ai une MICI, j’aurai un cancer du côlon
Les patients atteints de MICI sont 2 à 6 fois plus enclins à développer un carcinome colorectal. Le risque débute généralement 8 à 10 ans après le premier diagnostic. Toutefois, la grande majorité des patients ne développe pas de cancer. Entre 3,5% et 7,5% des patients souffrant d’une colite ulcéreuse depuis 30 ans ont développé un cancer colorectal. Le dépistage et le suivi réguliers constituent la clé de la détection précoce, du traitement et de la prévention du cancer colorectal (CCR).
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Medical Services Manager, MSD Suisse
Brigitte Reinhart dispose d’une formation en biologie moléculaire et en technologue génétique. Très expérimentée dans la recherche médicale appliquée, elle travaille depuis plus de 15 ans dans les services médicaux de grandes entreprises pharmaceutiques. En tant que responsable des services médicaux de MSD, elle s’assure de la qualité et de l’exactitude des contenus publiés ici.